Rencontre avec l’équipe du film « Le réseau Shelburn »

23 janvier 2020, le Ciné Montal était réservé aux élèves de 3e du collège Évariste Galois, à Montauban-de-Bretagne. Deux projections exceptionnelles du film Le Réseau Shelburn étaient programmées, l’une le matin et l’autre l’après-midi, en présence du réalisateur, Nicolas Guillou, et de l’acteur, Éric Simonin.

« C’est notre histoire »

À l’issue de la projection, les collégiens ont applaudi le film pendant de longues minutes. Les élèves ont unanimement apprécié qu’on leur raconte « l’histoire de la Résistance en Bretagne, parce que c’est notre histoire » .

Cette proximité géographique leur a permis de « se sentir dans l’action, de mieux rentrer dans la peau des personnages » . En revanche, surprise : les jeunes spectateurs ont eu bien du mal à reconnaître le comédien Éric Simonin, venu à leur rencontre, sans son costume d’officier allemand. Il lui a donc fallu expliquer qu’il avait vécu quelques années en Allemagne, ce qui lui a permis de maîtriser la langue et de pouvoir se glisser dans la peau de l’ennemi.

Autre source de surprise, cette fois pour les adultes présents dans la salle, les rires qui ont fusé à la fin du film quand on apprend que l’héroïne, la jeune Marie-Thérèse Le Calvez, a prénommé France la fille qu’elle a eue après-guerre. « Ce n’est pas un prénom ! », se sont justifiés les enfants. Avec beaucoup de pédagogie, le réalisateur Nicolas Guillou et le professeur d’histoire, Jacques Bosseur, à l’initiative de cette rencontre, leur ont alors expliqué la portée symbolique de ce prénom au lendemain de la guerre.

Mettre en avant les résistantes

Certaines scènes ont interpellé les collégiens, qui se sont questionnés sur leur réalité. Comme l’a rappelé le réalisateur : « 90 à 95 % du film est basé sur des faits historiques documentés. Certaines scènes ne se sont pas forcément déroulées comme on le montre dans le film, mais elles restent représentatives des exactions commises à l’époque. » Nicolas Guillou, très à l’aise face à ce jeune public, a également évoqué sa volonté de « mettre en avant la Résistance des femmes » . Il a raconté, lors de son travail préparatoire de recherche, sa rencontre avec ces résistantes âgées. « Si elles ont été capables d’entrer en Résistance, alors tout est possible ! » Ce message d’espoir, c’est celui qu’il a voulu faire passer auprès des jeunes venus à sa rencontre. « Les Résistants ont défendu notre liberté, la liberté d’avoir le choix. Vous êtes l’avenir dont ils rêvaient. Alors pensez-y et faites les bons choix. Quelles que soient vos envies pour le futur, commencez petit mais rêvez grand ! »

Article d’Isabelle Cardin, pour le quotidien "Ouest-France"

Rencontre Nicolas Guillou

Photo d’Isabelle Cardin